Virginie Garnier ou comment on devient photographe culinaire

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© Virginie Garnier / éditions Solar

Parler de la cuisine, c’est un peu comme la photo. Cela doit donner envie dès le premier instant, ce qui n’est pas donné à tout le monde, blogueur ou journaliste gastronomique, chef occasionnel du dimanche ou photographe confirmé et… amateur. Reconnaissons qu’il faut bien l’œil et le goût, la culture des images et celle de la cuisine pour réussir dans ce domaine. Virginie Garnier fait partie de ces rares personnes qui parviennent à maîtriser sans trop de difficultés les deux et jonglent allègrement avec les projets les plus variés.

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© Olivier Brandily 2015

Citée dans ces colonnes il y a deux ans pour ses superbes photographies dans l’ouvrage de Laurent Jeannin, chef pâtissier du Bristol, Virginie a comme qui dirait depuis fait du chemin… Depuis seulement cinq années dans le petit milieu de la photographie culinaire, aujourd’hui reconnue par ses pairs, Virginie a collaboré à une vingtaine de livres culinaires à une moyenne de 5-6 ouvrages par an – quand même !, part régulièrement en reportage en Islande ou à Ibiza pour le magazine Saveurs, a publié à son nom et pour la première fois au printemps dernier aux éditions Hachette un très émoustillant livre sur des tartes… pas comme les autres (NDLR : une recette de saison à venir dans les prochains jours) et s’apprête à dévoiler après-demain son dernier-né sur les cocktails du Bristol signés du barman Maxime Hoerth, premier barman sacré Meilleur Ouvrier de France en 2011.

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La bibliothèque de Virginie Garnier.

« J’ai toujours rêvé d’être photographe. Étudiante, j’ai travaillé chez Häagen-Dazs pour m’offrir mon premier Canon, c’était un signe ! »

Virginie_garnierLCAV1Après des études de lettres à Nice, elle monte faire une école de communication à la capitale et travaille ensuite comme attachée de presse pendant dix ans…

« Un vrai atout, car je sais exactement comment ça se passe dans le métier. À trente ans, j’ai eu des doutes sur le boulot de RP et j’ai décidé de faire le grand saut. Je suis une incorrigible gourmande et cuisine tous le temps. La photographie culinaire allait alors de soi et me permettait de revenir à ma première passion… Au début, je faisais du troc avec les restaurateurs. J’ai mis trois ans avant de me faire connaître ».

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Vue d’une partie de son studio-atelier de la rue Médéric à Paris.

« Je voyage beaucoup et je pense qu’il est essentiel dans nos métiers d’aller voir ailleurs ce qui s’y passe. Je crois que la France est actuellement un peu à la traîne en matière de presse culinaire, alors que de jeunes chefs comme Florent Ladeyn, Franck Baranger (Pantruche et Caillebotte), Bertrand Grébaut, pour ne citer qu’eux, Le Fooding, Luc Dubanchet du salon Omnivore, ont un vrai nouveau regard sur la cuisine. Aux États-Unis, les magazines Bon appétit ou Kinfolk sont largement au-dessus du panier et jouent le parti pris de l’esthétique et du life style. En photo culinaire, j’apprécie particulièrement les photos de Marcus Nilsson à New York, de Ditte Isager au Danemark dont le travail est peut-être ce qui ce fait de mieux dans le genre ».

Photographe culinaire : un vrai couteau suisse ?

« Tout le monde peut faire de l’image aujourd’hui et chacun  » consomme  » quotidiennement énormément d’images. Nous sommes inspiré par tout et tous…, tout le temps ! Je pense qu’un bon photographe à l’heure actuelle doit savoir jongler avec un grand nombre de compétences, les séances de shooting, mais pas que. Les retouches, le design, l’aspect commercial, l’entretien de son réseau, sur la toile et les réseaux sociaux dépassent largement le seul aspect créatif du métier. En bref, il doit être un vrai couteau suisse ! ».

Végétarienne – elle écrit à ses rares heures perdues sur son blog dédié à la cuisine végétarienne Le cœur et l’estomac, Virginie reste confiante en l’avenir : « on n’est pas prêt d’arrêter de manger et on aura toujours besoin de belles images » conclut-elle, les pieds sur terre.


Une photographe

Virginie Garnier

Studio : 32, rue Médéric 75017 Paris

Virginie_garnierLCAV6Un livre

Maxime Hoerth – Le Bristol Paris, Cocktails, éditions SOLAR,  192 pages.

En vente dès le 29 octobre, en librairie et sur la boutique en ligne

Prix : 30 €

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