Il fut une rencontre récente qui m’a un peu marqué. C’est celle de Médérick Trémaud. Avec son nez en trompette qui me rappelait bizarrement celui de Ducasse à notre première rencontre, son allure décontractée, mais un peu coincée aussi, de gai-luron, son œil attentif et alerte, sa concentration à la dégustation, ses petites notes saisies subrepticement entre deux gorgées, sur un bout de papier, voilà – me suis-je dit, un de ceux qui maîtrisent la touche vinicole et œnologique comme pas un. Après avoir longuement hésité entre le bâton et l’enclume, le commerce et la gastronomie, voilà notre Lyonnais parti du côté du Cordon bleu pour parfaire ses connaissances et son amour de la salle. Sa passion intègre pour le vin et les producteurs. Devenir enfin sommelier, et pas n’importe lequel.
Son premier ouvrage tiré de son blog Vinobingo créé en 2013 est une vraie petite gourmandise du palais pour tous ceux qui aiment un peu tâter l’étiquette et goûter l’ambroisie. 122 pages, 123 avec le dépôt légal. Des nouvelles vivantes et tellement surréalistes dont le sujet principal est : que boire dans quelle situation ? Car après l’accord met-vin des années 1970-1980, il fallait quand même dire qu’une bouteille, quelle qu’elle soit, valait un peu plus en matière de psychologie. Oui, le vin, aime les accords, avec nous-mêmes… Allier ainsi, et de manière détournée en 22 chapitres, notre soif aux contingences quotidiennes, il fallait un peu oser : de Mireille Mathieu à l’accordéon, de Miles Davis à son banquier et son garagiste, d’un meuble IKEA à sa taxe d’habitation, sans parler de Desproges déjà cité ici. Thanks Médéric. Chapeau, et avec de bonnes adresses en plus.
Médérick Trémaud, Quand je pense à Fernande, quel vin boire ?, éditions Hétérotropies, décembre 2014, 123 pages.
A commander ici : mt@meds-comptoirdesvins.com.
Prix : 9,90 €