Les routes improbables de Michelin

Bien sûr, nous n’en avons pas grand chose à faire des macarons, au soir si attendu de ses résultats et cogitations délétères. Moi le premier. Bref, on s’en fout, nous nous en foutons tous sauf ceux qui en ont ou pas, et ce n’est pas rien !

Il y a deux ans, le seul guide un peu valable était encore peut-être le Fooding, racheté à cette date par ce lobbying insupportable qu’est devenu le Bibendum qui écrase toujours les poires (voir l’image ci-dessus du début du siècle dernier qui était déjà prophétique, Binbendum le cigare au bec)… Que reste-t-il des journalistes gastronomiques intègres (non invités et qui payent toujours leurs notes comme moi) ? Y-a-t-il encore une critique en France ? Pour qui et pour quoi travaillons-nous ? Rien, personne ou presque. Là comme ailleurs, un des thèmes de la jouissance la plus populaire, la plus choyée par de nombreux Français, la BOUFFE et la bonne, vient d’être balayé d’un revers de main par quelques têtes pensantes qui ne sentent rien, ne goûtent rien, ne savent et ne sauront jamais rien en faisant la loi, leur loi. Les rigolos du Michelin (c’est le sujet au cas où vous aviez décrochés).

C’est bien pour cela que j’ai changé de métier en abandonnant ce journalisme. Les pneumatiques du Michelin perdent l’air du temps à force de le chercher… Ils se dégonflent. Les Auvergnats caoutchoutés  peuvent se faire du  souci (parole de Breton). Là comme ailleurs, il est (pour moi très grand naïf provincial que je suis) très surprenant de constater que les critiques d’aujourd’hui (et je parle bien de gastronomie et de critiques de restaurants et pas de recettes de cuisine(s) dans lesquelles se sont engouffrées pas mal de vieilles et jeunes journalistes pour résister par la gueule sans y croire peut-être ?) sont tous ou presque les fils et filles de… Une caste… Une vraie caste de snobs parisiens (que je ne suis pas). Une caste très fière dans ses bottes comme notre société grise qui aime ne rien dire, et qui n’en fait qu’à sa guise. Bourgeois ! Ce mot m’est venu à la tête bizarrement il y a quelques jours. On ne s’invente pas critique culinaire ! Maman ou papa l’étaient déjà ! Ah ?!!!

Cela explique largement le Michelin d’aujourd’hui  et le reste. Cela explique notre époque.

Inventer un nouveau label  » Gastronomie durable  » est une bêtise de plus. Comment pourrait-on imaginer une gastronomie durable, quand on sait le devenir de la planète, et qu’il n’y a de gastronomie que dans l’instant ? Est-ce que ce nouveau label changera nos papilles ? Qu’est devenue la culture du palais… notre gastronomie durable, à nous, et à nous seuls dans toute sa pluralité et grande richesse, sans que quelques abrutis s’en mêlent ? La gastronomie est une affaire de tous les instants. La gastronomie est un tissu de patrimoines mélangés et de sensibilités qui ne dépendent pas des modes et de faiseurs de tendances, mais remémorent notre histoire et par là, l’histoire de beaucoup.

Ceci n’a rien à voir avec cela. Ne mélangeons pas les torchons et les serviettes.

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