In vino non veritas

Livre_Basset_LCAV2Monde en clair-obscur que celui du vin, surtout en cette saison des foires et des promotions imbattables sur les linéaires. Pour avoir fréquenté quelques lieux vinifères prestigieux, usé mes semelles sur les sentes pentues de vignes centenaires, passé une soirée entière chez mon ami Marco Rossi à parler cépages assis à la droite du grand-maître Michel Bettane, j’avoue très humblement ici après toutes ces années être encore à la recherche des connaissances de base pour m’y repérer. Le vocabulaire œnologique consacré reste pour moi abstrait, employé souvent à grand renfort de références géologiques et historiques, de comparatifs et d’allusions culturelles étrangères. Certes, l’histoire des cépages est palpitante et donne matière à réflexion, mais qu’en est-il du reste ? Et au fait, hormis quelques esthètes bien intentionnés, que connaissent vraiment les Français au vin ? En 1984, Pierre Desproges n’écrivait-il pas à ce sujet : « 68 % des Français ignorent que le pauillac est un vin de Bordeaux, 64 % ne situent pas le chambertin en Bourgogne. 8 % connaissent le montrachet… ». Qu’en est-il aujourd’hui ? Perdant son caractère populaire pour devenir festif et source de plaisirs occasionnels, le vin est devenu en trente ans affaire de spécialistes. Selon une enquête récente, 70 % des Français estiment qu’il est difficile de s’y retrouver dans les étiquettes, alors que les rosés, les BIB (« Box in Bag » ou cubitainers), les marques de distributeurs et les monocépages tiennent le haut du pavé. Le vin est devenue une vraie jungle du marketing. Parce que l’offre s’est considérablement dispersée et que les goûts se sont diversifiés, du monocépage récent à l’américaine aux nouveaux assemblages, aux redécouvertes de cépages oubliés, aux grosses productions dénuées d’intérêt, à la « parkérisation » boisée des palais, aux grands ancêtres de la classification des crus classés du Bordelais de 1855 jusqu’aux « vins naturels » actuels perdus dans la campagne bio. On y perdrait son latin…

Voilà donc bien l’occasion de s’y retrouver un peu dans ce petit livre signé par le meilleur sommelier du monde 2010 Gérard Basset : 3 minutes pour comprendre 50 notions essentielles sur le vin aux éditions du Courrier du livre. Clair, concis et assez riche en 64 chapitres et seulement 160 pages, voilà l’ouvrage qu’il nous manquait pour commencer à s’intéresser à un aussi vaste et passionnant sujet. De la vinification – étape essentielle souvent oubliée dans les guides ! – aux principaux cépages et grands vignobles mondiaux, du Bordelais à l’Argentine, à l’Afrique du Sud, sans oublier l’Océanie et la Napa Valley, une saine lecture qui vous mettra juste le doigt dans l’engrenage et le pied à l’étrier…


Couv-Livre-Gerard-BassetLCAGérard Basset, 3 minutes pour comprendre 50 notions essentielles sur le vin, éditions Le Courrier du Livre,  160 pages.

Prix : 18 €

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