Fringants Côtes de Gascogne blancs

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Vignes gersoises il y a un an.

Il y a un an tout juste, j’avais pu apprécier du bout des lèvres ces petits blancs nerveux, assez confidentiels, parfaits pour l’apéritif. Un peu une première ici sur Le cœur au ventre que de tester pour vous trois bouteilles de Côtes de Gascogne blanc, appellation qui fête cette année ses quarante ans d’existence.

Saviez-vous qu’avec près de 700 000 hectolitres en blanc par an (plus de 100 millions de bouteilles !) produits par quelque 1 200 vignerons, le Gers est aujourd’hui le premier producteur d’IGP (Indication Géographique protégée) blanc de France et que sa production part pour l’essentiel à l’exportation (pays scandinaves, Royaume-Uni, Allemagne, mais aussi la Chine) ? Cela pourrait expliquer en partie pourquoi les Français ne connaissent pas ses petits flacons… À partir des années 1970, la chute de la consommation d’armagnac a entraîné un remaniement complet des vignes et de la production vinicole dans cette bonne terre de Gascogne, patrie de d’Artagnan. Si les vignes plantées pour l’armagnac ont fondu comme peau de chagrin (elles ne représentent plus aujourd’hui que le tiers de l’ensemble des terres viticoles), elles ont en revanche gardé certains de leurs cépages, principalement le vif et acide ugni blanc et le fruité colombard, que l’on retrouve ici.

C_Gascogne_Uby_LCAVDomaine Uby, colombard-ugni blanc 2013  ♥♥

Assez clair, ce vin sec (80 % colombard et 20 % ugni blanc) fabriqué par François Morel qui travaille en agriculture raisonnée est agréable au nez, très floral et fruité en final. L’acidité en bouche est vive, presque verte. L’impression de légèreté florale au nez étonne et contraste avec l’acidité en bouche, où le goût reste longtemps, mais devient un peu astringent au final. Bon sans prétentions, parfait pour un petit apéritif dinatoire entre amis ou avec des coquillages…

C_Gascogne_Chiroulet_LCAVDomaine Chiroulet, Terres blanches 2013 ♥♥♥

Franchement, le meilleur des trois d’après moi. Philippe Fezas travaille lui aussi en agriculture raisonnée et met en pratique certains préceptes de l’agriculture biologique. Est-ce un signe ? Ici, l’équilibre entre le gros manseng (50 %), sauvignon (40 %) et ugni blanc (10 %) est atteint semble-t-il. Floral et fruité « fruits de la passion », ce vin blanc sec, minéral au nez a une texture ronde en bouche. La persistance est moins prégnante que le précédent et se termine sur une agréable sensation de fraîcheur. À l’apéro encore !

C_Gascogne_Magnaut_LCAVDomaine de Magnaut, L’esprit plaisir 2013

Le dernier du test, mais qui n’a pas retenu toute mon attention, peut-être parce qu’il était le seul moelleux (100 % gros manseng) du lot ? Même si la charpente se tient, il manque de corps et de tenue en bouche. J’ai beau rechercher les arômes complexes de « gelée de coing, de pêches de vigne et d’ananas » vendus avec la bouteille, je ne ressens pas grand chose… Trop élevé au sauternes ou au loupiac peut-être ?

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