Si ce n’est pas vous qui irez au Foodtruck, pensez bien que le Foodtruck ira jusqu’à vous !
Hier, au tout beau et tout nouveau Carreau du Temple rénové de fraîche date s’achevait l’événement un brin païen : « Street Food Temple ». Vu l’affiche, le poulet devenait du même coup le dieu des fooders et des streeters de tous les continents. Bon choix de pub et de design : le poulet est aujourd’hui la deuxième viande consommée au monde après le porc, soit en Europe 23,4 kg par habitant et par an, et en forte progression, surtout devant la montée des interdits alimentaires dans certaines religions… Bravo donc aux designers, avec ce petit côté indien ou arabo-musulman du décor sous-jacent subliminal…
Disons-le tout de suite, qu’on se rassure : je n’ai rien contre la « strrrrreet food » ! Eh bien non, si c’est bon c’est bon… sauf que je n’aime pas manger debout, c’est là le hic. Passons sur mes problèmes de circulation. Ici, beaucoup de monde, surtout du jeune, un peu branché, du parisien d’abord, rien que du très normal. Alors, le Foodtruck, vrai phénomène de mode ou récup’ d’un enième concept anglo-saxon éculé ? Un peu de tout cela à la fois… En ces temps de crise où il faudrait se serrer la ceinture, le concept de « food » marche plutôt bien. Et quand on peut un peu se régaler à bon compte, y’a pas à hésiter : allons donc trucker au plus vite ! Si, en plus, vous faites du branding là-dessus, encadré par un des grands noms les plus actifs de la gastronomie comme Thierry Marx, croyez bien que cela cartonne.
Oui, mais quoi encore ? Eh bien tenez-vous bien, parmi les nombreux anciens « tubes » Citroën relookés en trucks aux couleurs flashy (voir photo ci-dessus), au milieu de propositions parfois alléchantes de hamburgers au bœuf et non au poulet dans toutes les positions du kamasutra – la verticale est quand même conseillée -, de yaourts bio glacés, de fringantes mozzarellas virginales, foccacia et panini, de tartares de bœuf (encore) et de saumon, de burrata, bouchées et autres boulettes façon nippone, glaces artisanales à deux boules ou à trois selon l’inspiration du moment, veggie banh mi vietnamiens, tacos et burritos mexicains, hamburgers marocains (si… si…), nouilles thaï, galettes-saucisses bretonnes (pas celles de mon enfance désolé !), grillades australiennes de bœuf sauce BBQ, bagels israéliens, authentiques poulets yassa ou mafé sénégalais… et bien… pas un seul pizzaïolo marseillais, l’ancêtre de tous les foodtrucks de la terre (à Marseille donc). Morale de l’histoire : » ma… ma (vous pouvez aussi prononcer en une seule fois pour toutes les mamans italiennes) pizza, ce n’est pas du poulet ! »
One Response to “Food street : un drôle de truck”