Causses toujours !

Bon anniversaire ! L’épicerie « Causses » vient de fêter le 4 mai dernier un an d’existence aux Halles dans la toute nouvelle Canopée. Un vrai pari parisien quand on sait combien le Ventre de Zola a perdu de ses atours gastronomiques depuis presque cinquante ans… Et « Causses » reste bien un des seuls résistants en ces jours de disette du centre-ville parisien, massacré par les supérettes de la grande distribution. Voilà donc l’occasion de rendre hommage à cette enseigne parisienne que certains qualifieraient volontiers de « bobo », certes, mais aussi décalée, assez généreuse – un service impeccable – et toujours debout, tenue fièrement par le Lyonnais Alexis Roux de Bézieux depuis 2011.

Trois ans après l’arrivée dans le paysage parisien de Terroirs d’avenir d’Alexandre Drouard, rue du Nil dans le 2e arrondissement, une adresse courue des chefs, le 28 septembre 2011 ouvrait au 55, rue Notre-Dame-de-Lorette dans le 9e arrondissement de Paris, le premier « Causses », une épicerie moderne pour Parisiens pressés en mal de bons produits et cherchant une alternative aux petites adresses « saines » et autres Biocoop standardisés de quartier. Alexis Roux de Bézieux, le créateur de cette nouvelle enseigne, témoigne : « J’ai commencé à travailler sur le projet dès 2009, mais j’ai débuté bien avant ma réflexion sur le sujet des épiceries en écrivant en 2001 mon ouvrage L’Arabe du coin (NDLR : aux éditions Dilecta, en collaboration avec Thomas Henriot avec une préface de Éric-Emmanuel Schmitt). Il y était question du rôle joué par ces petites épiceries de quartier et de leur lien social dans la ville… ».

Proximité ?

Au tournant des années 2000, la GMS (Grande et Moyenne Distribution) commence à s’intéresser aux centre-villes après œuvré depuis de longues années aux couronnes des grandes et villes moyennes, voire petites. Le marché est tendu. Selon Isabelle Van de Walle, directrice du Département Entreprise et Action publique au Crédoc (Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de Vie), « le vieillissement de notre population est un fait et doit être intégré dans les nouveaux circuits de ventes. Les personnes seules, âgées ou non, les jeunes couples réinvestissent les centres-villes. Le fait que les grandes marques de la distribution aient investi les centres-villes est le signe d’un changement venant contrer les tendances pessimistes annoncées ces dernières années pour l’avenir des centres urbains. C’est l’indice très positif qu’il existe un nouveau marché à prendre ». Le marché de la proximité peut être considéré aujourd’hui comme le cœur de cible des grandes enseignes qui ont revu leur position depuis 2008. Elles représentent en 2013 environ un quart du parc total, Franprix, Carrefour City et Carrefour Contact étant les principales enseignes concernées. On passe ainsi de seulement 45 points de vente en 2008, à 2 814 en 2013 ! Une avalanche qu’il était de temps de contrer, même à une échelle plus que modeste…

Ni épicerie fine, ni supérette…

Ici chez Causses, nous sommes loin des strass du quartier de la Madeleine des Hédiard (ou de ce qu’il en reste !), des Fauchon extravertis, mais aussi de la Grande épicerie fine du Bon Marché, qui attirent bon an mal an une clientèle huppée et bourgeoise dans la vieille tradition de l’épicerie fine des grands-mères ou des touristes quadras-quincas japonaises. Rien à voir non plus avec l’épicerie et boutiques consœurs Julhès de la rue du faubourg Saint-Denis dans le 10e arrondissement (nous y reviendrons), et encore moins de la Maison Plisson dans le 3e inaugurée avec faste et force trompettes en mai 2015. Car Causses n’est pas une épicerie fine, un club ou un entrepôt de spiritueux et de conserves de luxe qu’on se le dise… Ici non plus, pas de Métro ou de fournisseurs relayés par des grossistes, mais que du direct ou presque, en frais ou pour les produits d’épicerie. « Nous réalisons la moitié du chiffre d’affaires sur le frais. L’idée était de créer surtout un lieu d’alimentation générale de qualité, proposant autant de produits frais, fruits et légumes, mais aussi un rayon de viandes sélectionnées, du fromage que de l’épicerie choisie. Nous totalisons aujourd’hui près de 300 fournisseurs. Les produits trop chers, même excellents ne sont pas retenus. Le panier moyen chez nous est de 12 euros, ce qui n’a rien à voir avec le secteur de l’épicerie fine ». Causses, c’est aussi deux coins de restauration privatisables assez sympas pour le petit-déjeuner, le déjeuner ou le brunch le week-end dans les deux premières maisons mères et un coin-debout avec des sandwichs frais « maison » aux Halles.  Pas de la gastronomie certes, mais des produits frais cuisinés le jour même. Unique et à découvrir. Causses toujours…


 Causses

Causses Sud Pigalle

55, rue Notre-Dame-de-Lorette

75009 Paris

Ouvert du lundi au samedi de 10h00 à 21h00

Tel : 01 53 16 10 10

Service restauration petit déjeuner et déjeuner. Brunch le samedi.

Causses Ouest Marais

222, rue Saint-Martin

75003 Paris

Ouvert du lundi au samedi de 10h00 à 21h00

Tel : 01 42 71 33 33

Service restauration petit déjeuner et déjeuner. Brunch le samedi.

 

Causses Rambuteau

99, rue Rambuteau, Paris 1

Ouvert du lundi au samedi de 10h00 à 21h00

Tel : 01 45 65 10 10

Service restauration déjeuner.

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