Marseille les pieds dans l’eau : aux Tamaris

 

Imaginez-vous que cela fait longtemps que j’aime la ville la plus décriée de France. Souvent honnie, voire bannie, marquée par les affaires de drogue et de racket, l’ombre de ses politicards véreux, la ville la plus mafieuse de l’hexagone est pourtant aujourd’hui en pleine transformation, en pleine mutation comme elle l’a toujours été d’ailleurs.


 

Le Mucem, sorte de centre d’art  propagandiste planté au milieu de nulle part, fraîchement construit par l’architecte Rudy Ricciotti accusé tout dernièrement d’avoir employé des ouvriers en situation irrégulière pour sa propre villa toute proche de Cassis (in Journal des Arts n° 392) , – le cycle continue ! -, vient de réhabiliter les vieux docks du côté du fort Saint-Jean, les rues piétonnes et le tramway débarquent, eux aussi, flambant neufs, comme si la ville, cette ancienne colonie grecque, élue tout récemment Capitale européenne de la culture, venait de se rendre compte de son importance dans le paysage national. Curieusement, les papiers sales et sacs plastique suspendus aux branches des platanes par le mistral ont disparu, mais l’âme est restée, entre des embouteillages monstres et une certaine authenticité dans ses ruelles odorantes et pittoresques à souhait… Marseille !!! Rien qu’à dire ce nom, j’ai un peu la chair de poule. Toutes les cultures méditerranéennes se côtoient ici tous les jours, avec une simplicité enfantine souvent, parfois un brin d’excitation et de passion identitaire contrite, sous le soleil implacable de Provence au mois de juillet.

Le vieux port convoité… Ou quand la sardine accouche d’une souris !

Autant dire qu’il était difficile de faire son choix dans la liste des nouveaux restaurants gastro branchés de la ville phocéenne (en passant les étoiles « tentaculaires »  de Passédat… ) entre les nouveaux bistrots du Mathazar ouvert il y a un an  par le chef marseillais Michel Portos et d’Une table au Sud, ou du Café des épices, tous agglutinés autour du vieux port comme par magie, tourisme oblige ?…

Vue de la terrasse… Une petite tête avant l’apéro ?

La solution, presque anti-gastronomique et pourtant tellement évidente, je la dois à un Marseillais de son état, espagnol d’origine et qui connaît tout ou presque des bonnes adresses de la ville… Les Tamaris est une adresse un peu éloignée vers les beaux quartiers du côté de la corniche, à environ 20 mn du centre-ville, dans le 8e arrondissement au sud-est de Marseille, mais totalement isolée du reste de l »agglomération, en surplomb d’une calanque de rêve… Et pourtant nous sommes toujours en ville, mais on ne le dirait pas… Il faut la connaître c’est tout ! La preuve, aucun touriste aux environs, mais des locaux bien au fait de l’adresse qui vaut certainement le détour…

 
 

Au menu, la pêche du jour ! Des petits encornets frits délicieux en persillade et comme plat, un pageot (sans photo malheureusement, car il fut découpé avant !) et des rougets de roche tout frais juste grillés arrosés d’un petit cassis blanc local et accompagnés d’une tranche grillée de tapenade à se damner. Rien à dire, ni rien à ajouter… Que du bonheur en quelque sorte, et avec le sourire du service en prime… De la simplicité avant toute chose et des produits si incroyables, à croire que nous ne sachions plus manger ici-bas ???

 


Les Tamaris
40, Calanque de Samena
13008 Marseille
Tél. : (33)4.91.73.39.10

Ticket moyen compris autour de 40 €

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