Daï Shinosuza, un nouveau chef vient de naître aux Enfants rouges

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Il est toujours bien agréable d’avoir de bonnes surprises… Même si les choses – et c’est peu dire ! – bougent dans le Marais, rares sont les adresses qui valent franchement le détour. Ancien QG de Madame « Dany », bistrot à vin réputé, une vraie institution de quartier tenue avec brio pendant 10 ans, on aurait pu craindre le pire lorsque l’on vit cet automne les vitrines des Enfants rouges se voiler pour travaux.

 

À vrai dire, rien n’a vraiment changé depuis sa réouverture il y a un peu plus d’un mois. Le nom sympathique, clin d’œil au très branché marché des Enfants rouges mitoyen, le décor, le gentil zinc à l’entrée sont bien là, et l’étroite salle a gardé sa devanture rouge, ses chaises bistrotières et son carrelage nostalgique. Mais, le nouveau chef est japonais, ça change quand même un peu tout ! Ancien second d’Yves Camdeborde au Comptoir du Relais, Daï Shinosuka a décidé de se lancer en solo dans l’aventure bistrotière à la française. 

 
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Courtois et souriant, le garçon a de quoi surprendre. Arrivé à 22 ans en 2000 de son Japon natal pour apprendre le français, amoureux de la culture gauloise comme beaucoup de ses compatriotes, il cherche un petit boulot du côté d’Annecy et trouve un poste dans un petite auberge. C’est le début d’une aventure qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui avec de belles expériences, auprès de Laurent Petit au Clos des Sens tout d’abord, au bistrot des Linottes gourmandes à Tours ensuite, enfin avec la rencontre déterminante avec le débordant Yves Camdeborde à Paris, chef pour lequel il travaille pendant six ans.

 

En amuse-bouche, une très rafraîchissante et inattendue mousseline de haddock, gelée de crustacés et œufs de cabillaud

Comme entrée, en plus d’une très généreuse terrine maison parfaitement exécutée accompagnée de ses cornichons et de ses cerises au vinaigre (Ah ! les années 80 de mon enfance !), voici un original saumon mariné aux agrumes, queue de bœuf mijotée et céleri. L’accord terre-mer est une des marottes du chef. Tout en subtilité, le saumon à l’unilatéral est d’une cuisson idéale, l’effilochée de queue de bœuf bien gourmande… 

 
 

Le cabillaud de Bretagne rôti, risotto d’épautre et coques est relevé avec des oignons rouges au vinaigre. Là encore, une cuisson parfaite du poisson et une température de service optimale. 

 
 

La poitrine de veau braisée et rôtie, champignons de Paris et lard me rappelle là encore mon enfance (à cause des petits enfants rouges ?) quand on me servait le dimanche un rôti de veau passé au four avec un bon lard de chez moi en Bretagne… Par rapport au prix (18 €), les portions sont très généreuse encore une fois, et l’on ne fait pas dans la dentelle ! 

 

 

Pour conclure, voici une très sympathique pralinette au chocolat de Guanaja, boule de vanille. Sans prétention, mais efficacement réalisée. Rien à dire, c’est parfait de A à Z… 

 
Le soin du détail, un vrai truc nippon…

Vous l’aurez compris, on s’est assez honteusement régalé. Si ce n’est le bruit ambiant assez insupportable (on imagine que ça sera corrigé assez vite), l’ambiance est bon enfant (rouge, ça va de soi). La clientèle, nippone aux trois quarts, très bien élevée, a l’air de se pâmer. Il plane comme un air de fête de la gourmandise ici, et c’est tout à fait justifié, car Daï connaît son affaire. Longue vie donc aux Enfants rouges


Les Enfants rouges

9, rue de Beauce

75003 Paris

Tél. : (33)1 48 87 80 61 

Pas de menu déj. mais choix à la carte compris entre 25 et 50 €. Menu carte le soir et le week-end à 35 €. Il vaut mieux réserver , car l’adresse est déjà bien convoitée. 

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